FONDATION : DATES , PERIPETIES ET BUTS
1553 : PREMIER ESSAI RATÉ

1564 : DEUXIEME ESSAI REUSSI.
VISEES DU COLLEGE D' AVIGNON


Le collège d’Avignon a failli être le plus ancien des collèges ouverts en terre Française. Son projet date en effet de 1553, du vivant d’Ignace de Loyola et des toutes premières années de la Compagnie. Mais des péripéties retardèrent ce projet qui ne prit corps que 10 ans plus tard, et Avignon ne fut finalement " qu’ un " des premiers collèges ouverts sur le territoire français.

FONDATION : DATES , PERIPETIES ET BUTS

1553 : PREMIER ESSAI RATÉ

Lorsque le nouveau légat, le cardinal Alessandro Farnèse, fait son entrée à Avignon, le 16 Mars 1553, il y a dans son cortège deux Pères jésuites (ou plutôt, comme disent les chroniqueurs de l’époque : " 2 membres de l’Institut de Clercs Réguliers récemment fondé par maître Inigo de Loyola ")
Ces deux pères sont là pour réaliser un projet précis du cardinal légat : ouvrir un collège à Avignon et même déjà choisir son emplacement dans la ville. On peut être surpris car la Compagnie n’avait encore que 12 ans d’existence, elle ne s’adonnait à l’enseignement que depuis 5 ans, et sa 1ère fondation (le Collège Romain) n’était même pas encore achevée. Mais , outre qu’il était le petit-fils de Paul III ( le pape qui venait d’approuver la Compagnie et la protégeait puissamment) , le cardinal Farnèse avait des liens d’amitié personnels avec Ignace de Loyola. Avant de partir pour Avignon, il lui avait demandé d’y ouvrir un collège et on pouvait difficilement le lui refuser.
Mais ce projet, qui paraissait pourtant bien engagé, va prendre 10 ans pour se réaliser. Il y avait déjà 4 collèges à Avignon plus 6 noviciats des Ordres religieux, mais ils fonctionnaient encore sur le mode médiéval et un collège humaniste, tel celui des jésuites, aurait été bien venu. Mais, manque de chance, l’année précédente, le conseil de ville avait signé un contrat avec un maître qui avait ouvert un de ces collèges à la nouvelle mode : le collège St Paul. Financièrement c’était déjà une charge suffisante pour la ville......
...et les pères jésuites repartirent.


1564 : DEUXIEME ESSAI REUSSI.

10 ans plus tard, le cardinal Farnèse est toujours légat d’Avignon et il a toujours en tête son idée de collège, il l’a même plus que jamais car les vieux collèges d’Avignon ferment leur porte les uns après les autres et le protestantisme progresse partout dans la région ( plus ou moins soupçonnée d’hérésie, l’université elle-même vient de fermer).
Cette fois le terrain est mûr : le Père Général (Jacques Lainez) tout frais rentré du Concile de Trente ne fait aucune difficulté pour accorder des Pères et le conseil de ville n’en fait aucune pour mettre la main à la poche car " les jésuites offraient des garanties de stabilité et d’orthodoxie qu’il était de plus en plus difficile de trouver "
Bref, cette fois, le projet prend corps et se réalise : en Novembre 1564 les pères prenaient possession de la maison de la Motte, allouée à eux par le conseil de ville, et le premier mois de l’année 1565, " un peu retardés par la peste qui sévissait jusque là dans la ville ", les cours s’ouvrirent.

VISEES DU COLLEGE D' AVIGNON
Les " anciens collèges " jésuites étaient conçus comme des lieux d’apostolat autant que d’enseignement (et pour certains collèges peut-être plus ? )
Lorsque le légat Farnèse appelle la Compagnie à ouvrir un collège à Avignon, il en espère donc un enseignement secondaire moderne (c.à.d. humaniste) qui manquait à la ville, mais aussi une action sd’apostolat intense contre les idées de la Réforme protestante.

En ouvrant un collège dans une ville le but des pères Jésuites, et de ceux qui le leur demandaient, n’était pas tant l’enseignement qu’une " action chrétienne auprès de la jeunesse ". On le voit bien en lisant les délibérés du conseil de ville d’Avignon :
" Considérant le grand bien que font auprès de la jeunesse les collèges déjà ouverts par les pères jésuites en certaines villes d’Italie, tant par les confessions, prédications, leçons morales, visites aux hôpitaux et aussi érudition, le conseil souhaite à l’unanimité l’ouverture d’un tel établissement dans la ville ".
L’érudition, comme on le voit, passe en dernier ! Cependant elle comptait aussi et un chroniqueur se réjouit de l’ouverture du collège à Avignon car, dit-il :
" Avignon était de vieille date une ville lettrée et les études avaient toujours été en grand honneur dans les états pontificaux de France (Avignon et le Comtat Venaissin) ".
En fait les collèges jésuites associaient vigoureusement les deux activités : si ,dans les collèges, une partie des pères enseignait, une autre toute aussi nombreuse ne faisait que prêcher et animer des oeuvres religieuses ou charitables et ces deux volants d’activité étaient également nécessaires. Nous les dissocions ici mais pendant les trois siècles où a fonctionné l’ancien collège cela faisait un tout et dans le programme des élèves les activités religieuses et charitables tenaient une part égale avec les activités scolaires.

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