ORGANISATION DU COLLEGE


L’organisation des collèges Jésuites a peu varié au fil des siècles : on retrouve toujours un Père Recteur, un Père Ministre, etc... et la même hiérarchie des classes, mise en place à la Renaissance ! Cependant les structures du "groupe élèves", au XIXme siècle, sont nouvelles.

LES CADRES.
- Un Père Recteur dirige l’ensemble de la maison ; il est nommé pour 6 ans.
- Il est secondé par un Père Ministre qui commande au quotidien et accorde les permissions.
- Un Père Procureur cumule Finances et Intendance
- Un Père Préfet (parfois deux) dirige les études et la discipline.
- Les Pères Enseignants doivent "rester plusieurs années dans l’établissement afin de suivre leurs élèves" (monter d’une classe à l’autre avec eux).

Deux nouveautés par rapport aux anciens collèges :
- Le mot "Régent" qui désignait autrefois les professeurs désigne maintenant les surveillants (des jeunes jésuites en cours d’études). Internat oblige, ils sont nombreux (jamais moins de dix). Ils assurent un travail "usant et écrasant" : ils ont littéralement leur groupe d’élèves sur les bras du matin au soir (dortoir, chapelle, études, réfectoire, promenades ....) En récréation ils doivent non seulement surveiller mais payer d’exemple et entraîner leurs élèves au jeu.
- Autre nouveauté rendue nécessaire par l’internat : les " Spir" (pères spirituels), un par groupe d’âges, ils sont chargés "d’humaniser le pensionnat". Ils reçoivent les élèves , font appeler les timides . Ce sont eux qui dirigent les congrégations.

LES ELEVES.
- On a gardé les classes pléthoriques des anciens collèges : à St Acheul en 1824 il y a 84 élèves en Rhétorique et 140 en 3me !
- Mais on a soin de limiter le nombre global des élèves : Au XVIIIme siècle, à la suppression de la Compagnie, il y avait 5 fois plus de collèges qu’il n’y en aura au XIXme, et la population de ces collèges était le double, voire le triple, de celle des nouveaux collèges, même les plus peuplés.
- Tous les collèges sont organisés en "divisions" d’âges : petits, moyens, et grands, de 60 à 120 élèves chacune. Le nombre de divisions est impérativement fixé à trois (certains collèges avaient eu la tentation de les dédoubler) et le nombre idéal d’élèves dans une division est de 80, ce qui donne un collège idéal d’environ 300 élèves (c’est le chiffre qu’avait le nouveau collège d’Avignon alors que l’ancien tournait à 700 ou 800 et était même allé jusqu’à 1300 !)
- Les autorités de la Compagnie veillaient scrupuleusement à ces limitations afin de "maintenir des chiffres qui permettent aux élèves comme aux professeurs et aux surveillants de se bien connaître ".

 

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