LA DISTRIBUTION DES PRIX


Des générations d’enfants et d’adolescents ont connu la " Distribution solennelle des Prix " qui clôturait l’année scolaire. Cette pratique était une invention des collèges jésuites, et elle a perduré jusqu’au milieu du XXme siècle.

La distribution des prix, en honneur dans les collèges jésuites, est une invention du collège d’Avignon. En effet en 1572, le cardinal d’Armagnac, légat de la ville, dota le collège pour " distribuer des livres aux bons élèves " et il présida cette année-là la première " distribution de livres ".
Ces distributions eurent lieu ensuite de façon inégale. Certaines années, faute de mécènes, on se contentait de donner des couronnes de lauriers.

En 1671, Mme de Fortia, légua une somme pour une "solennelle distribution de livres quinquennale" . Les pères, qui avaient mesuré depuis longtemps tout le bienfait de ces "prix en livre", décidèrent alors de racler les fonds de tiroir et de donner des livres chaque année.
Et comme dans les collèges jésuites on ne concevait pas alors de solennité sans fête, les " Proemia " ( les Prix ) devinrent la grande fête de fin d’année (le " Grand Jeu ") qui réunissait les maîtres, les élèves, les parents, et tout un public avignonnais.

UNE DISTRIBUTION DES PRIX A AVIGNON EN 1717
Au XVIIIme siècle, la " distribution des prix " avant les grandes vacances donnait lieu à une immense fête, comme on les aimait alors, avec théâtre, ballet, déclamations.
Les archives de notre école conservent le souvenir (sous la forme des programmes) d’une de ces fêtes de l’ancien collège, l’été 1717 .....

UNE DISTRIBUTION DES PRIX A AVIGNON EN 1717
"A Avignon, le 9 Septembre 1717 ( les " grandes vacances " allaient alors du 10 Septembre au 30 Octobre), le " Grand Jeu " qui accompagnait la Distribution des Prix dura de 3h à 6h du soir, avec tragédie, comédie, ballets .... Machines, changements de décors, costumes somptueux, rien ne manquait !".


" Les élèves de Rhétorique, dit un chroniqueur, ont joué la tragédie Pygmalion, précédée du ballet des Préjugés ...." . Par tradition, c’était le Régent de cette classe qui composait la pièce de théâtre de fin d’année, et ses élèves qui la jouaient. Pour les ballets, c’était plus mêlé : toutes les classes, de la 6me à la Philo, fournissaient leurs meilleurs danseurs, qu’un maître de danse de la ville venait entraîner plusieurs mois à l’avance.
...A suivi une plaisante comédie intitulée " Les Dieux voyageurs ou les souhaits ", et le ballet de l’Emulation monté par le père de Rascas :
Après l’Emulation poétique (un poète réussit à faire danser des ours et des arbres !) et l’Emulation laborieuse (Deux marchands phéniciens rivalisent de bagout !), les dieux rivalisent entre eux, et au milieu des Apollon, Vulcain, et autres Jupiters, "deux danseurs devront danser en ivrognes pour faire un contraste amusant ; Tellus , un élève, dansera en " Scaramouche" , et d’Arbousières, un autre élève, en "Arlequin" .... ! ( Notes du père de Rascas).
La fête s’est terminée par trois compliments, et le père Recteur a souhaité à tous de "bonnes et saintes vacances !"

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